En période de crise et de malaise du management, la
tentation est forte de quitter le salariat pour devenir consultant à son
compte. Mais attention : l'expertise et le réseau ne sont pas toujours
suffisants pour réussir son pari. S'il n'existe pas de recettes pour réussir ce
changement de vie, voici les conseils incontournables pour mûrir votre
réflexion et éviter les pièges les plus fréquents.
1. Clarifier ses intentions
Devenir consultant est-il aujourd'hui davantage un choix par
défaut ou signe d'une volonté de s'épanouir dans sa carrière ? Tout dépend de
son âge et des circonstances professionnelles. Mais aux dires des experts, la
lassitude des managers ne serait pas étrangère à ce choix : " Depuis trois
ans, on voit de plus en plus de cadres arriver en formation parce qu'ils sont
usés par le management, le stress et l'obsession des résultats qui contaminent
les entreprises ", constate Yves-André Perez, qui forme depuis vingt ans
de futurs consultants à l'IDCE (Institut pour le développement du conseil et de
l'entreprise). Le profil-type : des cadres de 40 à 50 ans, aguerris et
expérimentés, fatigués des aléas de l'entreprise ou sentant le marché tourner
en leur défaveur, âge oblige. " J'en avais assez d'être à des postes aussi
exposés. Après dix-sept ans de salariat, j'étais physiquement exténuée ",
témoigne Sandrine, ex-directrice de la communication qui a lancé seule son
agence conseil en communication à 42 ans, après avoir fait carrière dans
l'industrie high-tech et les collectivités locales.
Mais phénomène récent, les quadras ne sont pas les seuls à
franchir le cap. " On voit aussi arriver de jeunes cadres de 30 à 35 ans,
désabusés par le monde de l'entreprise, qui souhaitent s'orienter dans le
conseil, et devenir leur propre patron ", remarque Hervé Dechêne,
co-fondateur du cabinet de conseil à la création d'entreprise AZ Initiatys.