Saturday, August 10, 2013

La restructuration de crédit pour les entreprises



Céder une entreprise en « retournement » ne s’improvise pas. S’il s’avère que la nature et la gravité des difficultés sont variables (l’entreprise peut être en état de cessation des paiements, sous perfusion de son actionnaire, …), la réussite de la cession d’une entreprise en « situation spéciale » repose toujours sur les mêmes fondamentaux : affronter la réalité le plus rapidement possible et utiliser le temps et la trésorerie disponible pour préparer la transaction dans les meilleures conditions. Nous avons constaté, au cours de nos différentes missions, les best practices suivantes :

Déchiffrer l’état d’esprit des parties

Avant de s’attacher aux modalités de la cession, il convient avant tout de bien appréhender l’état d’esprit des différentes parties prenantes.

Le dirigeant-salarié

Nous constatons que le dirigeant-salarié est souvent dans le déni. La tête dans le guidon, celui-ci tarde à prendre conscience de la gravité de la situation et son discours démontrant un retournement imminent est bien huilé. Les difficultés viennent rarement d’un coup, et il a déjà fait face à de nombreuses tensions ; à l’image du joueur de casino qui, s’étant sorti par le haut d’un mauvais pari, prend de plus en plus de risques, le dirigeant qui a déjà surmonté des difficultés va être persuadé qu’il peut à nouveau retourner la situation. Persuadé, il sera d’autant plus persuasif ! 
 
Le dirigeant-actionnaire

La paralysie est encore plus forte pour le dirigeant-actionnaire. Sa réussite a souvent reposé sur une certaine prise de risques et son tempérament d’entrepreneur est peu compatible avec un comportement rationnel lorsque qu’une cession in bonis est encore envisageable. On voit ainsi des actionnaires-créateurs qui préfèrent négocier des moratoires et rembourser des dettes sur de nombreuses années, sans augmenter pour autant la valeur de leur patrimoine, plutôt que de céder, même à bas prix, tant qu’il est encore temps.